Entrevue avec Carla MacInnis Rockwell, une défenseure des droits des personnes handicapées et une journaliste primée

Carla est une abonnée Xplornet depuis le temps des modems téléphoniques.

Elle habite une petite communauté rurale pas très loin de Stanley au Nouveau-Brunswick; elle adore le rythme de vie paisible de son village.

« Je me plais quand je suis seule avec mes pensées. Je trouve toujours des moyens de m’occuper, et je crois que cela serait toujours le cas, handicap ou non », a-t-elle déclaré.

Carla souffre de diplégie spastique, une forme de paralysie cérébrale.

« J’ai reçu mon diagnostic officiel d’un pédiatre de Fredericton avant mon premier anniversaire. J’ai dû faire des exercices avec ma mère jusqu’à 12 ans. J’ai subi une chirurgie pour mes genoux à 8 ans; jusqu’à 9 ans, j’ai porté un appareil orthopédique pour supporter mes jambes, appareil qui a été remplacé par des orthèses de genou jusqu’à 12 ans. Depuis cette époque, je me déplace avec des béquilles et des semelles orthopédiques dans mes souliers », a-t-elle expliqué.

Carla a grandi dans le petit village de Bath. Elle est la septième de huit enfants. Son père était médecin, et sa mère une enseignante suppléante et ménagère.

Carla précise : « Bien s’exprimer est un trait de ma famille. Mon père avait une belle plume, et son frère Frank — qui était aussi médecin — était chroniqueur sur le troisième âge pour plusieurs journaux canadiens et américains; il a même publié un recueil de ses meilleures chroniques. »

Clairement, Carla a un talent inné pour la rédaction.

En effet, cela fait près de 40 ans qu’elle fait carrière en tant que rédactrice professionnelle.

« J’ai écrit mes premiers textes alors que j’étais à l’université, et j’ai été publiée dès le début des années 1980 », explique-t-elle.

Elle publie régulièrement une chronique sur les enjeux touchant les personnes handicapées dans son quotidien local.

« Je suis leur première journaliste qui soit née avec un handicap », mentionne-t-elle.

Carla a aussi reçu le prix « Engagement communautaire des médias » remis chaque année par Capacité Nouveau-Brunswick.

Elle rédige actuellement une chronique qui relate une expérience récente avec une personne au comportement dénigrant.

Elle raconte : « J’étais à la recherche d’un exterminateur, et lorsque j’ai mentionné mon handicap, il m’a répondu que cela ne lui semblait pas si grave! Je n’avais pas entendu une telle réplique depuis près de 40 ans, alors que je postulais pour un emploi dans une tour de bureaux sans ascenseurs. »

Cet incident démontre à quel point il reste du chemin à faire, même après 40 ans.

Selon Carla « Les gens ne semblent pas réaliser que nous sommes tous — sans exception — handicapés d’une manière ou d’une autre, et que ces handicaps s’aggravent au fur et à mesure que nous vieillissons. »

Carla vit seule depuis le décès de son mari en 2007, mais elle est complètement autonome.

« Un infirmier m’a rendu visite récemment pour une prise de sang, et il s’est dit surpris que je réussisse à vivre seule. Il s’agit d’un choix personnel, car c’est bon pour mon moral de faire mes propres corvées ménagères », explique-t-elle.

D’ailleurs, son accès Internet joue un rôle tout aussi important pour sa santé.

Elle explique : « Je suis considérée comme une anomalie par les médecins, car la majorité des gens de mon âge souffrant de paralysie cérébrale ne sont plus capables de marcher. Je crois sincèrement que ma connexion Internet contribue tout autant à ma santé physique qu’à ma santé mentale et émotive. Elle me permet d’être productive sans quitter la maison, et je n’ai donc pas besoin de visiter les hôpitaux... Ma vie quotidienne serait beaucoup plus limitée sans mon accès Internet », selon Carla.

Carla utilise sa connexion pour visionner ses séries britanniques préférées, pour consulter les actualités, et pour prendre des nouvelles de ses amies.

« Rien de mieux pour relaxer que regarder un bon film avec une tasse fumante de chocolat chaud entre les mains. Cela ne serait pas possible sans mon Internet. Les échanges quotidiens avec mes collègues rédacteurs, avec des joueurs de Scrabble, ou avec des gens qui aiment cuisiner — cela est crucial pour moi. C’est grâce à Xplornet si je peux accomplir autant de choses », mentionne-t-elle.

Son accès Internet joue aussi un rôle important dans son travail pour la défense des personnes handicapées.

Elle élabore : « J’ai déjà participé à des groupes de discussion par courriel pour agir comme mentor et pour donner des conseils aux parents d’enfants handicapés confrontés par des préjugés envers les handicaps. Je leur conseillais de prendre leur courage à deux mains, et que lorsque quelqu’un refusait de les accommoder, de leur démontrer qu’ils méritent d’être traités avec équité. »

Les efforts de Carla ont ouvert plusieurs portes pour les gens comme elle. Elle insiste sur l’importance de ne pas s’endormir sur ses lauriers et de toujours revendiquer sa place dans notre société.

« Je reçois régulièrement des courriels de gens qui expliquent que mes paroles les ont incités à passer à l’action pour améliorer leur situation, raconte-t-elle. Où serais-je sans Xplornet? Je ne pourrais pas accomplir toutes ses choses sans vos services, et mes bons coups en matière de santé et de bienêtre pour les personnes souffrant de handicap sont tout autant les vôtres. »